Après huit mois de torpitude, "On nous prendrait pas pour des cons, des fois ?" revient. C'est qu'il y a matière, au point qu'on ne sait pas par où commencer. On va donc faire dans la sélection "digest", pour se remettre en plume.
D'abord, le foot. Anderlecht-Standard, bilan, 2 blessés graves. On a raconté plein de conneries là-dessus mais en occultant à mes yeux l'essentiel : dans un stade de foot, seul le ballon n'est pas un abruti sévère. Et à tous ceux qui veulent faire la peau d'Axel Witsel, je rappellerai qu'il n'y a rien de nouveau sous le soleil depuis que Bob Dylan, dans les sixties, a écrit et chanté (à propos de la mort d'un boxeur) "Who killed Davy Moore ?". Dont je vous livre ici l'excellente adaptation en français chantée par Graeme Allwright. Rien à ajouter : tout est dit.
Qui a tué Davy Moore ?
Qui est responsable et pourquoi est-il mort ?
C'n'est pas moi, dit l'arbitre, pas moi
Ne me montrez pas du doigt !
Bien sûr, j'aurais peut-être pu l'sauver
Si au huitième j'avais dit "assez !"
Mais la foule aurait sifflé
Ils en voulaient pour leur argent, tu sais
C'est bien dommage, mais c'est comme ça
Y en a d'autres au-d'ssus de moi
C'est pas moi qui l'ai fait tomber
Vous n'pouvez pas m'accuser !
Qui a tué Davy Moore ?
Qui est responsable et pourquoi est-il mort ?
C'n'est pas nous, dit la foule en colère
Nous avons payé assez cher
C'est bien dommage, mais entre nous
Nous aimons un bon match, c'est tout
Et quand ça barde, on trouve ça bien
Mais vous savez, on n'y est pour rien
C'est pas nous qui l'avons fait tomber
Vous n'pouvez pas nous accuser !
Qui a tué Davy Moore ?
Qui est responsable et pourquoi est-il mort ?
C'n'est pas moi, dit son manager, à part
Tirant sur un gros cigare
C'est difficile à dire, à expliquer
J'ai cru qu'il était en bonne santé
Pour sa femme, ses enfants, c'est bien pire
Mais s'il était malade, il aurait pu le dire
C'est pas moi qui l'ai fait tomber
Vous n'pouvez pas m'accuser !
Qui a tué Davy Moore ?
Qui est responsable et pourquoi est-il mort ?
C'n'est pas moi, dit le journaliste de la Tribune
Tapant sur son papier pour la une
La boxe n'est pas en cause, tu l'sais
Dans un match de foot y a autant d'dangers
La boxe, c'es une chose saine
Ca fait partie de la vie américaine
C'est pas moi qui l'ai fait tomber
Vous n'pouvez pas m'accuser !
Qui a tué Davy Moore ?
Qui est responsable et pourquoi est-il mort ?
C'n'est pas moi, dit son adversaire, lequel
A donné le dernier coup mortel
De Cuba il a pris la fuite
Où la boxe est maintenant interdite
Je l'ai frappé, bien sûr, ça c'est vrai
Mais pour ce boulot on me paie
Ne dites pas qu'j'l'ai tué, et après tout
C'est le destin, Dieu l'a voulu.
Qui a tué Davy Moore ?
Qui est responsable et pourquoi est-il mort ?
Au suivant. Rions un brin d'abord avec les zululuments de vierge effachourée en provenance de l'Elysée. La RTBF (qu'on aimerait aussi dynamique et critique intra muros) a révélé que le petit Nicolas ne supportait pas d'être entouré de gens plus grands que lui quand il est en visite officielle, exigence qui implique nécessairement, vu sa taille réelle et malgré les talonnettes, un tri sévère sous la toise. S'il n'y avait eu de réactions officielles, ça ne se serait pas su au delà de notre petit (pardon, je ne l'ai pas fait exprès) royaume. Bref, c'est pas bien malin du côté des responsables de la comm' de sa majesté. Pardon mais, franchement, c'est vraiment très... heu... très bas.
Au suivant. La grippe porcine, tiens. Beau sujet. Il paraît qu'il y a des cons qui envisagent de faire garder les pharmacies et les hopitaux par l'armée et la police quand l'épidémie (pardon, la pandémie) de grippe révèlera qu'il n'y a pas assez de vaccins pour servir (sauver ?) tout le monde. On se paie notre tête, là. Chaque année, lors de l'épidémie de grippe saisonnière, on nous rappelle gentiment que les vaccins ne sont un tant soit peu efficaces que s'ils sont administrés AVANT, à savoir septembre, octobre au plus tard. On y est, là. Il n'y a pas de vaccins. Il va être trop tard. Et bien voilà. Faites les trous dès maintenant dans les cimetières, en hiver, il gèlera trop fort et on pourra plus.
C'était un temps déraisonnable
On avait mis les morts à table
On faisait des châteaux de sable
On prenait les loups pour des chiens
Tout changeait de pôle et d'épaule
La pièce était-elle ou non drôle
Moi si j'y tenais mal mon rôle
C'était de n'y comprendre rien
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent
(Aragon/Ferré)